samedi 15 décembre 2018

Peut-on penser sans les autres?


Cet article se veut une réponse à une remarque - ou à une objection - qui m'a été faite, selon laquelle je parlerais - ou écrirais - rarement sans citer des auteurs à l'appui. Un ami me le faisait encore remarquer récemment, me donnant à comprendre qu'il s'agissait-là d'une sorte de démission de la pensée. En somme, plutôt que de dire ce que je pense, je dirais ce que les autres pensent. Au mieux, ce serait une façon de botter en touche ou de se dérober; au pire, ce serait le signe d'une absence de pensée personnelle. Or, si j'entends bien le reproche qui m'est adressé, je ne peux hélas absolument pas y souscrire. Il me semble inconsistant, si ce n'est complètement contradictoire. Pour le dire rapidement, je ne crois pas qu'on puisse penser sans les autres (ce qui ne veut pas dire laisser les autres penser à notre place). Mais cela mérite d'être justifié. C'est ce que je me propose de faire, en avançant trois séries d'arguments.