samedi 14 juin 2008

Chapitre vingt-neuvième : « Vers une nouvelle théorie du discours »

Comme nous l’avons souligné, la théorie critique du discours, telle qu’elle apparaît chez Freud, Nietzsche ou Marx, débouche sur un cercle, à partir du moment où se pose la question de l’application de ses thèses à elle-même. Concernant l’idéologie, ce dilemme a pris le nom de "paradoxe de Mannheim", qui le premier vit l’impasse où mène toute réflexion conséquente. Or, que devons-nous prendre comme option à partir de ce moment-là ? Ou bien prendre le parti d’une critique externaliste, c’est-à-dire qui se soucie uniquement, quant à un discours donné, d’aller chercher à l’extérieur de lui les conditions déterminantes de son émergence, ou bien estimer qu’un discours possède des ressources intrinsèques dont il est possible de rendre compte et qu’une mise en question doit uniquement de prendre appui sur de tels éléments.

vendredi 13 juin 2008

Chapitre vingt-huitième : « Les apories de la théorie critique du discours »

Voilà que nous venons d’exposer les concepts d’idéologie et d’utopie par la mise à nu de leurs composantes principales. Or, sur ce point, le marxisme se signale par le sens restreint dans lequel il entend chaque concept: l’idéologie se réduit alors à sa fonction ultime et pathologique de distorsion, de même pour l’utopie dont on envisage uniquement le caractère fabulateur, c’est-à-dire son irréelle prétention à soumettre la réalité économique et sociale à des transformations radicales. Ainsi, c’est en négligeant la déclivité des concepts, autrement dit l’éventail des nuances qu’ils suggèrent, que l’on se condamne à en manquer la fécondité. Cependant, où s’origine la tentation, propre au Marx de la maturité, de réduire tout discours à leur simple dimension idéologique et/ou utopique, comprise évidemment en un sens péjoratif ?