samedi 1 mars 2008

Chapitre deuxième : « L’esprit de l’athéisme »

La critique du christianisme qu’entreprend Nietzsche se situe à un niveau de profondeur qui rend caduques certaines vues traditionnelles, notamment la querelle de l’athéisme. Parler d’«idéal ascétique» n’est pas innocent, car cela permet de critiquer des systèmes de pensée résolument athées, notamment celui de Schopenhauer (maître à penser de Nietzsche) ou le Bouddhisme. De fait, la question que pose Nietzsche n’est pas : «Dieu existe-t-il ou non ?». Mieux, à ses contemporains, tels David Strauss ou Eugen Dühring, qui ont tenté une réfutation du christianisme sur la base d’éléments scientifiques (notamment l’étude historique de la religion), Nietzsche répond, dans la Généalogie de la morale, par la dissertation intitulée : «Que signifient les idéaux ascétiques ?».

vendredi 29 février 2008

Chapitre premier : « Qui êtes-vous, Monsieur Nietzsche ? »

Le nietzschéisme demeure incompréhensible si l’on ignore qui fut Nietzsche lui-même. Penseur allemand, né en 1844 dans la petite ville de Röcken, Nietzsche obtint très jeune un poste de professeur de philologie à l’université de Bâle. En 1872, il publie son premier ouvrage : La naissance de la tragédie. Prenant à rebours la conception dominante de l’antiquité grecque, l’auteur s’attire l’inimitié du milieu universitaire. Malade chronique, il obtiendra, quelques années plus tard, une maigre pension lui permettant de se dispenser d’enseignement et de voyager à travers le sud de l’Europe, en quête d’un climat favorable à sa santé. Vagabondant entre la Suisse, l’Italie et la Provence, Nietzsche enchaîne les livres à un rythme soutenu : Le gai savoir (1883), Ainsi parlait Zarathoustra (1885), Par-delà le bien et le mal (1886), La généalogie de la morale (1887), Le crépuscule des idoles (1888), L’Antéchrist (1888), etc. La mort le surprendra en 1900.